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Propos de Alain Génini 2014 retraité prof de philosophie

De même qu’il y a une lecture que l’on pourrait qualifier de nonchalante c’est-à-dire celle qui consisterait à se détourner d’une quête desséchante d’un sens à déchiffrer pour se tourner vers la recherche non exclusive de nouveaux et rares plaisirs, il y a de la même façon une manière d’appréhender une exposition qui s’apparente à une promenade. C’est la meilleur manière me semble-t-il pour aborder l’exposition de Perle Velkey qui est hébergée au restaurant « Art et Buffets Â».

Chaque nouvelle exposition de Perle Velkey est toujours un autre départ vers l’inconnu ou plutôt l’inattendu mais auquel on se reproche de ne pas s’y être assez attendu tant il était préparé dans ce que l’on avait vu et qui précédait. Aussi a-t-on plus la sensation d’assister à une naissance qu’a une renaissance.

Par exemple, ces éclats de couleurs que j’avais déjà bien apprécié « je ne parle pas de l’éclat des couleurs mais des couleurs d’éclats, des couleurs éclatées Â» avec leur mise en mouvement arrêté dans chaque tableau et qui nous autoriserait à parler d’arrêt sur couleur, comme on peut parler d’arrêt sur image.

Ces éclats, disais-je, devraient nous rappeler ce petit tube de carton qui portait le nom savant de kaléidoscope et faisait tournoyer les couleurs, ici ils s’organisent en d’ingénieuses figures qui devraient nous faire penser à de vivants vitraux.

J’emploie à dessein cette image car la modernité de ce que l’on a sous les yeux adresse ici un clin d’œil amusé à ce qu’il y a de plus académique et sacré.

Ce même ton enjoué, je le vois dans les portraits qui dans leur modernité (allusion au traits de Picasso) rappellent tant les peintures qui illustrent les poteries antiques ; comme il est toujours visible dans cette marine revisitée qui semble si proche d’un naufrage qu’on devine et redoute et qui feint de nous faire comme signe de la main pour nous rassurer.

Ainsi, dans cette peinture enchantée ce qui enchante, c’est sa naïveté si peu naïve (rien à voir avec une quelconque fausse naïveté car ici rien n’est faux) mais une naïveté vraiment native, celle d’une peinture qui s’amuse d’elle-même comme si Perle Velkey peignait avec la queue du chat d’Alice qui, en s’effaçant, laisserait cette fois, à chaque tableau, comme le souvenir coloré d’un merveilleux sourire d’enfant oublieux du temps qui a passé.                              

Alain Genini      

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